Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Bouscat avec Nicolas Sarkozy !
Le Bouscat avec Nicolas Sarkozy !
26 mars 2007

Sarkozy veut parler à la "France du

Sarkozy veut parler à la "France du non"

De notre envoyée spéciale à Pointe-à-Pitre JUDITH WAINTRAUB.

Publié le 24 mars 2007

Actualisé le 24 mars 2007 : 21h40

logo FIGARO

Sarkozy veut parler à la France du non

 

En Guadeloupe, le candidat a promis d'être "le président du pouvoir d'achat".

LES 3 000 M² du hangar du Morne Vergain, aux Abymes, n'ont pas suffi à contenir jeudi soir la foule des nouveaux convertis au sarkozysme. Depuis que les mesures de renforcement de la lutte contre l'immigration clandestine sont entrées en vigueur en Guadeloupe, l'an dernier, la cote du ministre de l'Intérieur est montée en flèche dans ce fief historique de la gauche. Le candidat de l'UMP a pu le vérifier dès son arrivée sur l'île, jeudi après-midi. Le comité d'accueil qui l'attendait à l'aéroport, armé de tambours ka comme le veut la coutume pour les visiteurs de marque, a vite été débordé par les manifestations spontanées de sympathisants.

Nicolas Sarkozy ne s'est pas trompé sur les raisons de la ferveur. En meeting, il a renoué avec les fondamentaux de la « rupture » : l'« au-torité », l'exaltation de « l'identité nationale », le travail, dont il veut « refaire une valeur cardinale », l'opposition à « l'assistanat, la plus insidieuse des aliénations », à cette politique qui a consisté à « acheter le silence de la Guadeloupe par le RMI », à « la dictature de la minorité », à ces « conflits sociaux qui détruisent l'île ». Aucune référence aux grandes figures de la gauche dans son intervention.

Dans l'avion qui l'emmenait de Paris, Sarkozy a montré son intérêt pour un autre clivage, apparu lors du référendum européen de 2005. « La France du non est sous-jacente. Elle n'a pas disparu. Je la sens, a-t-il confié. Elle ne parle pas, on ne parle pas d'elle, mais elle va s'exprimer. Moi, je lui parle quand je parle de l'euro trop fort, d'Airbus, de l'identité nationale, de la politique de l'immigration. » Mais le « candidat de la valeur travail » doit convaincre cet électorat populaire qu'il peut aussi être « le président du pouvoir d'achat ». Récusant d'une phrase « l'idée folle selon laquelle il y aurait un peuple de droite et un peuple de gauche », il a expliqué comment son refus « d'opposer le progrès économique au progrès social » se traduirait concrètement, par exemple par la défiscalisation.

« À la hauteur de la fonction »

Il a promis de « conserver scrupuleusement » les mesures accumulées dans ce domaine par la droite et la gauche pour favoriser l'investissement. En ajoutant son bonus personnel : la création de « zones franches globales d'activité dans les DOM ». Une recette classique, que Sarkozy veut accommoder à sa manière en créant en Guadeloupe « un lieu de résolution à froid des conflits », « dans lequel on pourrait avoir recours à des procédures de médiation de façon systématique » entre « l'ensemble des partenaires sociaux ».

Une contrepartie de sa fermeté sur le service minimum, ou encore sur l'exercice du droit de grève. À une étape de la campagne où le brouillage des lignes s'accentue, Nicolas Sarkozy estime nécessaire de creuser plus que jamais son propre sillon, comme il l'a expliqué en substance dans l'avion. « Bayrou et Royal font une grave erreur en parlant tout le temps de moi, a-t-il confié. On ne retient que ça. Ils feraient mieux de dire ce qu'ils comptent faire, et comment. » Selon lui, « les gens commencent à s'interroger sur la compétence » de ses deux principaux rivaux. Particulièrement sévère à l'égard de son concurrent UDF, il professe qu'« à 10 %, on ne peut pas faire la même chose qu'à 24 %, c'est-à-dire cogner sur ses adversaires et sur les médias. Il faut être à la hauteur de l'idée que se font les gens de la fonction ».

Nicolas Sarkozy reconnaît qu'il s'est livré lui-même aux joies du combat frontal, mais avant d'atterrir à Pointe-à-Pitre, il a promis : « Je ne parlerai plus de Bayrou. » Son meeting en Martinique, hier soir, devait lui fournir l'occasion de prouver qu'il peut tenir sa parole et rester « serein ». Même quand il recule dans les sondages.

Publicité
Commentaires
Le Bouscat avec Nicolas Sarkozy !
Publicité
Archives
Publicité