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Le Bouscat avec Nicolas Sarkozy !
Le Bouscat avec Nicolas Sarkozy !
9 février 2007

Nicolas Sarkozy prône désormais le

Nicolas Sarkozy prône désormais le "métissage des cultures"

LE MONDE | 08.02.07 | 14h29  •  Mis à jour le 08.02.07 | 14h29

TOULON ENVOYÉ SPÉCIAL








Opposer, puis rassembler. Cette méthode, Nicolas Sarkozy l'a portée à une quasi-perfection lors de son discours prononcé, mercredi 7 février, à Toulon. Dans cette ville reconquise au Front national par l'UMP, il s'est employé, une nouvelle fois, et, sans complexe, à débaucher les électeurs de Jean-Marie Le Pen. A Ségolène Royal qui, la veille, lui avait reproché d'emprunter ses formules aux dictatures brésiliennes, il ne cède rien, et réplique : "Si tu veux devenir Français, tu dois être fier de la France."

"Fier de la France", et de son histoire. Les nombreux rapatriés d'Algérie, qui ont choisi la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) pour s'établir dans les années 1960, peuvent être rassurés : M. Sarkozy n'a pas l'intention de se repentir de l'action de la France en Algérie, quand bien même ce serait une des conditions préalables posées par l'Algérie à la signature du traité d'amitié avec la France, auquel tient Jacques Chirac. Quand bien même encore, il se serait entretenu, en novembre 2006, cinq heures durant, avec le président Bouteflika, à Alger.

NOUVEAU REGISTRE

"De quel droit jugez-vous ?", interroge le candidat, "la plupart de ceux qui partirent dans le Sud n'étaient ni des monstres ni des exploiteurs." Il ose le mot : "Mais des hommes qui ont pensé de bonne foi servir un idéal de civilisation." De la repentance que la gauche est prête à accepter, il n'en est pas question : "A tous ceux d'entre vous, lance-t-il sous les applaudissements des 7 000 personnes présentes au Zénith, qui sont revenus des colonies en ayant tout abandonné, n'emportant avec eux que leurs souvenirs de jeunesse et cette nostalgie qui ne les quittera jamais, je veux dire que si la France a une dette morale, c'est d'abord envers eux. Aux enfants des harkis, je veux dire que si la France a des excuses et des réparations à faire, c'est à eux qu'elle les doit." Présent, le maire de Nice (Alpes-Maritimes) et ancien frontiste, Jacques Peyrat, qui dit préférer "Le Pen à Royal" a semblé apprécier.

Place au deuxième mouvement : le rassemblement. Après avoir assuré sa "jambe droite", celle de la fermeté, M. Sarkozy peut étirer sa "jambe gauche", celle de la générosité, pour proposer la création d'une union méditerranéenne, qui réunirait tous les pays du pourtour méditerranéen, dont la Turquie, sur le modèle de l'Union européenne.

Prenant acte de l'échec du dialogue Euroméditerranée, imaginé en 1995, à Barcelone (Espagne), le candidat a fixé pour mission, à cette nouvelle institution, la recherche d'une issue au conflit palestinien, le chantier de dépollution de la Méditerranée, l'organisation de l'immigration, le codéveloppement et la lutte contre la corruption.

Ne reste plus ensuite qu'à mêler les deux mouvements : l'antagonisme et le rassemblement. Après avoir assuré ses électeurs les plus à droite, ses soutiens - au premier rang desquels Michèle Alliot-Marie, présente à Toulon - qui lui demandent une vision de la France et du monde, M. Sarkozy peut se lancer dans l'éloge "du métissage des cultures", "du mélange", de la "diversité" et de l'"osmose". Un nouveau registre qui pourrait être utile alors que le candidat prépare son retour en banlieue.

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