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Le Bouscat avec Nicolas Sarkozy !
Le Bouscat avec Nicolas Sarkozy !
29 janvier 2007

Quatre hypothèses pour un départ de la Place

Quatre hypothèses pour un départ de la Place Beauvau

LE MONDE | 26.01.07 | 14h35  •  Mis à jour le 26.01.07 | 14h35

SAINT-QUENTIN (Aisne) ENVOYÉ SPÉCIAL

a promesse d'une campagne "sereine" ne sera pas tenue. Pourtant, l'image de Nicolas Sarkozy, accompagné de Michel Barnier, Xavier Bertrand et Christine Boutin, embarquant dans le train Corail de 12 h 37 à destination de Saint-Quentin, s'en voulait l'illustration. Un candidat et ses conseillers devisant aimablement avant une visite de terrain. Quoi de plus paisible. Mais voilà, ce jeudi 25 janvier, tout a volé en éclats. "Il veut rester zen, mais ça l'énerve", glisse un conseiller du candidat.

Ce qui l'énerve ? La polémique suscitée par la révélation par Le Canard enchaîné du 24 janvier d'une enquête des Renseignements généraux (RG) visant Bruno Rebelle, ancien président de Greenpeace France et conseiller de Ségolène Royal. Une révélation confirmée par les RG. Croyant tenir l'occasion d'affaiblir le président de l'UMP, le Parti socialiste dénonce "le mélange des genres" entre le candidat et le ministre de l'intérieur. "Ça va ressusciter le fantasme d'un homme qui contrôlerait tout", redoute-t-on dans l'entourage de M. Sarkozy.

Alors, le président de l'UMP se lâche, et le paisible déplacement de campagne se transforme en conférence de presse improvisée. Le ton est donné : les adversaires se rendront coup pour coup. Les accusations du PS ? "Parfaitement ridicules, balaye le candidat. Je comprends très bien que M. Hollande veuille reprendre la main sur la campagne en lieu et place de Mme Royal. C'est une tempête dans un verre d'eau pour tenter de faire oublier les sondages."

Comme s'il avait déjà passé sa rivale socialiste par pertes et profits ou qu'il voulait l'épargner, c'est son compagnon qu'il vise, l'accusant implicitement d'être le vrai candidat du PS : "M. Hollande devrait laisser Mme Royal faire campagne. C'est un machiste. Cela traduit une grande nervosité. D'ailleurs, je le comprends, il y a de quoi être nerveux."

Doit-il quitter le gouvernement, comme le premier secrétaire du PS le lui demande ? "M. Hollande, poursuit-il, était premier secrétaire du PS quand M. Jospin était candidat (en 2002). Il allait toutes les semaines à Matignon pour le conseiller. Pourquoi ne lui a-t-il pas demandé alors ce qu'il me demande aujourd'hui ?"

Mais les pressions pour réclamer son départ du gouvernement ne vont pas retomber. Dans l'entourage de M. Sarkozy, quatre dates sont jugées "possibles" pour permettre au ministre de quitter la Place Beauvau sans avoir l'air d'obéir à ses détracteurs. Il s'agit pour lui de tenir au moins jusqu'à la fin de la session parlementaire et la réunion du Parlement en Congrès, le 19 ou le 26 février. C'est le scénario le plus probable. Autres occasions de départ : le dépôt des candidatures au Conseil constitutionnel le 16 mars et leur validation le 20 ; la déclaration du chef de l'Etat sur sa décision de se représenter ou pas à une date non précisée, ou encore le début de la campagne officielle le 9 avril. "Nicolas est troublé, admet un proche. Ce ne sont pas seulement ses amis qui lui conseillent de partir, mais aussi ses ennemis. Du coup, il ne sait s'il doit faire plaisir aux uns ou résister à l'injonction des autres."

APPEL DU PIED AUX TRAVAILLEURS

C'est avec la même vigueur que le combat Sarkozy-Hollande reprend le soir même lors d'un meeting au Palais des sports de Saint-Quentin. Alors que M. Hollande accuse le ministre de "captation d'héritage" sur les figures totémiques de la gauche, il le provoque, se déclarant carrément "l'héritier de Jaurès" et de "l'enfant de 36" qui découvre la mer grâce aux congés payés. Il invective : "L'histoire de France n'appartient à personne, en tout cas, elle n'a pas commencé avec le Parti socialiste." Il ironise : "Je n'ai jamais vu M. Hollande défendre avec autant d'énergie la propriété et l'absence de droits de succession." Il accuse : "Cette gauche-là pratique le communautarisme historique." Il insinue : "Je sais qu'il y a des gens pour lesquels le patriotisme de parti sera toujours plus grand que l'amour de la patrie."

Accusant implicitement la gauche d'avoir "cultivé la haine de la France" par le "dénigrement de la nation", il lui oppose sa volonté de "rassemblement" et propose de "dépasser les clivages, parce que les défis que nous avons aujourd'hui à relever sont bien au-delà de la droite et de la gauche". Une ambition qu'il illustre immédiatement par un appel du pied aux "travailleurs trop longtemps oubliés par la droite et qui ont été trahis par la gauche" qui "ne reconnaît plus le travail, qui ne comprend plus les travailleurs, qui n'écoute plus le peuple dans son aspiration à la sécurité, à l'identité, à la protection".

Persuadé, comme Jacques Chirac en 1995, que l'élection se gagnera au peuple, il poursuit : "Il y a une culture ouvrière, une façon d'être des ouvriers, un rapport particulier des ouvriers à la vie et au travail. Je ne veux pas que cette culture ouvrière se perde." Et le candidat, frôlant l'ouvriérisme, de conclure "à leur manière, les travailleurs sont des résistants".

Mais il n'oublie pas dans le même mouvement de préciser qu'il croit " à la puissance créatrice du capitalisme" qui ne "peut pas survivre dans une éthique et un certain nombre de valeurs spirituelles". "Sarkozy président !", lance alors un spectateur. Le candidat interrompt un instant sa logorrhée et réplique : "J'y pense tous les jours."

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